LA VIDÉO ILLUSTRATIVE DE MULLIGAN, UNE SECONDE CHANCE

Souvent, mes lecteurs me parlent de leurs souhaits à voir mes livres transformés en films. Mais je ne suis pas cinéaste, loin de là et je n’en ai jamais eu la prétention.

Cependant, au-delà du plaisir de l’écriture, fabriquer une vidéo illustrant mon roman est une joie. Le scénario se déroule aisément, il ne me reste plus qu’à acheter les photos sur des banques d’image et à les placer en fonction de la musique.

Voici donc la vidéo illustrant mon cinquième roman, et mon deuxième dédié au golf.

Mais si le golf est une passion, nous ne pouvons oublier la nature qui nous entoure et la famille qui nous aide à être plus fort.

INTERVIEW POUR… PARLONS GOLF

Parfois, il y a de ces opportunités que l’on doit saisir pour ne pas les regretter.

Sans conteste, les réseaux sociaux offrent ce genre d’opportunités.

Et s’il y a un seul réseau qui peut promouvoir un auteur, c’est celui de Linkedin.

Lionel Boscher anime un site internet dédié au golf, en l’occurence un podcast traitant des actualités de la filière golf. Chaque semaine, Lionel accueille un institutionnel ou un professionnel de l’industrie.

Le 20 septembre, je répondais à son interview afin de dévoiler ma vision du golf, les rouages du Grand Prix Littéraire du Golf dont je suis un des fondateurs et mes projets littéraires.

Vous pouvez retrouver cette interview en cliquant sur le lien ci-dessous https://www.parlonsgolf.fr/2022/09/20/patrick-bedier-ecrivain/

Épisode 30 pour 30 minutes d’entretien.

LE GRAND PRIX LITTERAIRE DU GOLF

L’idée de créer un concours littéraire dédié au golf est venue un soir d’automne en période de couvre-feu dans cette guerre très spéciale contre un virus aussi invisible que meurtrier.

C’était une idée lancée comme une balle de golf vers une cible improbable.

Où allions-nous dans ce concept unique en son genre ?

Quoi ? La littérature pourrait s’allier au sport ? Quelle ineptie pour certains… Et pourtant, Tristan Bernard, avant tous les autres, avait eu cette idée d’une association de la littérature avec le sport. Dramaturge et arbitre de boxe, grand littéraire et directeur d’un vélodrome, il créa en 1931 l’Association des Ecrivains Sportifs. Grâce à ses lauréats prestigieux et consacrés par leurs livres tels Frison-Roche, Nucera, Echenoz, Tristan Bernard n’eut de cesse à concilier deux mondes supposés contraires.

Ainsi, notre idée a plu et a généré auprès de passionnés du golf et des livres l’envie d’aller plus loin, plus haut, l’envie de créer le premier concours de nouvelles dédiées au golf.

Et nous avons rédigé le règlement, réuni les membres du jury, choisi un président, contacté les sponsors, réparti les lots.

Il fallait qu’il se nomme Grand Prix car ce serait le premier du genre.

Un ovni dans notre monde ultra-balisé, codifié, réglementé.

Les auteurs ont répondu présents : 35 participants, 41 textes.

Les membres du jury se sont réunis en visioconférence le 1er juin afin de déterminer qui seraient les 3 lauréats. Et derrière les codes dissimulant leur identité, nous avons découvert des personnes férues de littérature… et de golf.

Le Premier Prix a été décerné à Monsieur François VARAY de PLOUHA (22) pour

« TRENTE ANS ET DEUX JOURS », une belle histoire pour un retour au golf

Le Deuxième Prix a été décerné à Madame Dominique ARMAND-SCHAAR de PARIS (75016) pour

« BAAAAALLE », un moment savoureux de suspens et d’humour.

Le Troisième Prix a été décerné à Monsieur Pierre CHAUDESAYGUES de BOULOGNE-BILLANCOURT (92) pour

« JE NE SUIS PAS UNE CATIN », ou le conciliabule d’un balle de golf qui ne se laisse pas faire.

François Varay, Premier Prix
Pierre Chaudesaygues, Troisième Prix
Les organisateurs, Nicolas Grenier et Patrick Bédier, le président du jury, Jacques Setbon et deux lauréats ayant pu se déplacer, Pierre Chaudesaygues et François Varay lors de la remise des prix le 6 juillet 2021

Les nouvelles sélectionnées seront toutes publiées dans le numéro de septembre de FAIRWAYS MAG.

L’aventure continue car plus que jamais, nous avons prouvé que la littérature pouvait s’associer au sport, au golf…

Prochaine saison à l’automne pour 2021-2022

Interview pour Ecrire Le Sport

Le hasard des rencontres favorise parfois d’heureuses découvertes.

Au fil des pérégrinations sur Internet et les réseaux sociaux, il n’est pas rare de tomber sur des pépites. Un jour, le co-fondateur du site internet Ecrire Le Sport, site associatif dans le but de promouvoir la culture à thème sportif dans la littérature, le cinéma, les séries et l’art en général, a déniché le Grand Prix Littéraire du Golf dont je suis un des co-organisateurs.

Une interview m’a été proposé et elle a été postée sur le site Ecrire Le Sport, sur leur Page Facebook, Twitter et Instagram. Voici en détail cet échange ici :

Extrait :

Le Grand Prix Littéraire du Golf

Ce message s’adresse tout particulièrement à ceux qui pratiquent le golf et qui ont la plume facile. Ecrire des nouvelles est un exercice difficile car il nécessite un entraînement. C’est une forme de narration où la brièveté de l’instant se résume en moins de 1 000 mots, six mille signes maximum. Le thème : votre meilleur souvenir au golf… ou le plus insolite.

Il y a peu encore, nous nous réjouissions de la sortie du deuxième déconfinement. Maintenant, nous en sommes aux couvre-feux. Dans cette période douloureuse, rien ne nous empêchera de penser, de réfléchir et de nous souvenir de ce qui nous a fait golfeur et amoureux de la petite balle blanche. Jouer dans notre tête est aussi important que d’arpenter un fairway.

Quand Bobby Jones disait : « le golf de compétition se joue sur un parcours de 25 cm, l’espace entre vos oreilles », il ne se trompait pas. Le mental est important lors d’un tournoi, mais au moment d’écrire votre nouvelle, vous ressentirez de nouveau les sensations, vous vous immergerez dans le lieu qui vous a marqué, vous vous souviendrez des petits détails infimes que sur le coup, vous n’aviez pas remarqué… ou mieux, vous les imaginerez. Après tout, nous n’étions pas là quand ce chevreuil ou cette biche a marché sur votre ligne de putt et que stupéfait, vous enregistriez cette scène dans votre mémoire…

A vos plumes ou claviers !  Le Grand Prix Littéraire du Golf est pour vous, golfeuses, golfeurs. afin que vous exprimiez vos meilleurs souvenirs… ou les plus insolites. À défaut de reprendre durablement nos clubs, emparons-nous de nos pensées pour plonger en arrière dans notre mémoire et exprimer ce passé qui nous a forgés sur les greens des plus admirables parcours.

Le site est :

https://grandprixlitterairedugolf.com

Le Grand Prix Littéraire du Golf est soutenu par Fairways Magazine, Golftechnic.com, Golf en Ville, Golfstars, les Editions Iggybook, Presses Littéraires, HoH, les Editions du Volcan… et Golf Plus Le Mag :

LES TABLEAUX DU MARAIS

Bonjour à tous

Souvenez-vous, Parler Les Lieux est mon éditeur vendéen.

Au mois d’avril 2019, j’étais lauréat pour un concours littéraire Nocturnes à la Villa Grosse Terre.

Du 10 au 31 Août 2019, l’église romane de Sallertaine accueillait le peintre roumain Ioan Maric dans le cadre d’une exposition-spectacle au cours de laquelle l’artiste a réalisé, en présence du public, une vingtaine de tableaux. Plus de 7000 visiteurs ont pu participer à cet événement, créé par Parler Les Lieux en partenariat avec la Ville de Sallertaine, l’Institut Culturel Roumain, l’Université Permanente de Nantes, La Route du Sel, la Radio NOV FM et l’imprimerie I.G.O.

Avec 18 autres auteurs, j’ai entrepris de donner la parole aux personnages du Marais croqués, pendant cette période, par Ioan Maric. Nos textes, positionnés en vis-à-vis des tableaux auxquels ils se rapportent et traduits en langue roumaine par Gelu Savonea, ont été réunis dans un album (à l’Italienne 21cmx15cm) en cours d’édition.

Extrait : »Ce n’étaient que des mots pris dans un livre, des mots dérobés au détour d’une page, des mots qui jaillissaient de sa bouche, mais il lui semblait que ces mots étaient des perles, des joyaux, des trésors. C’était une histoire qui les emportait vers un univers insoupçonné, un monde étrange peuplé de créatures fantastiques… »

Vous pouvez réserver ce recueil à 18 euros prix public affiché, auprès de l’association Parler Les Lieux en indiquant le nombre d’ouvrages souhaités.

Et prenez soin de vous et de vos familles…

Un Albatros en Belgique

Qui pouvait espérer qu’un jour les Plumes de l’Albatros se pose en Belgique ? Tout peut arriver en notre monde connecté. Et tant qu’on aime les livres, on aime les personnes. Ainsi, des flyers des Plumes de l’Albatros se retrouvent au club-house du prestigieux Golf Club d’Hulencourt, à Vieux Genappe, en Belgique, un Par 72 de 6211 mètres.
À découvrir d’urgence… le golf… et à offrir… le livre !!!

Un Albatros qui s’envole…

Il y a un an, sortait Les Plumes de l’albatros.

Un an plus tard, j’ai le récapitulatif des droits et des ventes.

 Les Plumes de l’albatros, c’est environ 300 exemplaires vendus !!!

Le monde de l’édition est très dur : on dit qu’un éditeur commence à ne pas perdre d’argent à partir de 300 exemplaires.

À partir de 500 exemplaires, l’auteur se fait un petit nom dans le milieu.

Vers les 1000 exemplaires, les éditeurs viennent vous solliciter.

Et cela, grâce aux publications dans des magazines de golf : « Fairways », ainsi que dans « le Journal du Golf » ; et grâce à Thierry David, rédacteur en chef sur Golf Plus, la chaîne du golf sur Canal, qui a présenté mon livre à l’émission GolfPlus le Mag. Bientôt, la Fédération Française de Golf  va organiser un jeu concours en l’honneur de mon livre… et plus tard peut-être le soutien de la PGA…

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Tout peut aller très vite.

Mon Albatros peut s’envoler loin, très loin.

Alors dans un an, 600 exemplaires vendus ?

HOMMAGE À NOS PÈRES

Nous avons tous perdus des êtres chers, des pères ou des mères, des membres d’une même famille emportés par la maladie.

En hommage au père de ma compagne et aussi à mon père qui est décédé il y a vingt ans, j’ai écrit cette nouvelle, intitulée La Ronde du Temps.

Ce temps qui nous emporte dans une farandole dont nous ne contrôlons pas les élans.

C’est l’histoire d’un fils qui se rend au chevet de son père malade en Bretagne.

Ce texte sera lu en direct dans La Plume est à vous par le producteur de l’émission sur la radio bretonne Bretagne 5 disponible sur internet, le 21 juin à 21 heures, le jour de la fête des pères !!!

LA RONDE DU TEMPS

Je ne cesse de penser à mon père que la douleur étreint. Sa vie file entre ses doigts comme les flammèches de tissus d’un vêtement trop vieux. Elles sont d’une couleur blanchâtre comme ses cheveux et sa peau a les plis de son désespoir. Il peine à rétamer cette langueur qui le prend comme après une nuit sans sommeil.   

Il n’en a plus pour longtemps, disent les médecins. Mais qu’en savent-ils ? Il s’est toujours accroché avec vigueur aux branches qui le retenaient quand l’appel du gouffre faisait vaciller la famille. Il a cette endurance des marathoniens, fouettés par la tempête et qui coûte que coûte, avancent afin de franchir la ligne d’arrivée. Il a le courage des montagnards, grimpant à flanc de falaises au risque de voir se décrocher un piton ou une corde.

Pourquoi suis-je là sur cette aire d’autoroute dans un lieu que je ne connais pas ? Et de quelle façon parvenir à mon but alors que tout m’indiffère, sinon la santé défaillante de mon père ? 

Jamais je n’aurais cru revenir en Bretagne, mais suis-je réellement en Bretagne ? Dans quelle contrée magique, suis-je né ? Le pays de Brocéliande et des fées, des lutins et des korrigans, cela il faut en être certain. Mon père a toujours eu cette magie que l’on pourrait appeler « intuition » à s’installer dans les contrées les plus envoûtantes. Une sorte de fascination pour le mystère, les brumes sur la lande, les chapelles et leurs fontaines.

Ces gens qui me regardent, que croient-ils ? Peuvent-ils connaître l’intensité de mon chagrin ? Peuvent-ils imaginer mon désarroi à l’idée de revoir l’homme qui est responsable de ma naissance et auquel je voue un amour sans borne ? Ils ne peuvent pénétrer dans mon esprit car je l’ai cadenassé comme on ferme un coffre d’acier. Je ne laisse à personne le soin de fouiller dans mes souvenirs.

Mais j’ai peur. Soudain, je n’ai plus envie de le revoir. Je n’ai pas envie de retrouver cet homme autrefois vaillant, un gaillard d’une belle envergure, ayant parcouru les vallées et cheminé sur les sentiers des bords de mer, bâton de pèlerin en main, chaussures épaisses aux pieds, dorénavant, diminué dans son fauteuil roulant face à la télévision éteinte. Je n’ai pas envie de parler à un moribond qui n’aura pour moi qu’un regard absent, celui qui, déjà, taiseux, parlait peu et n’aura plus assez de forces pour prononcer un mot, ou deux mots : les « Je t’aime » qui manquaient dans mon enfance.

Je ne te l’ai jamais dit, papa, mais moi aussi, je t’aime, et mon coeur est brisé à l’idée de te voir ainsi, rongé par une maladie qui détruit les cellules et morcelle les résistances. Une maladie dont les origines remontent peut-être à ces années de veuvage où tu as perdu maman. La détresse de ton coeur a fissuré l’armure que tu avais forgée. Elle a ruiné nos espoirs et pulvérisé nos attentes.

Je tarde à rejoindre la voiture. Le ciel maussade pleure les larmes des nuages. Le soleil a pris la tangente. Je n’ai envie de rien. Plus rien n’a d’importance quand le désir s’étiole, que les jambes sont molles et le geste n’a qu’un sursaut désespéré. Comme si mon crâne désirait s’abattre contre un mur.

Je me suis arrêté sur la dernière aire d’autoroute avant la nationale 157. L’aire Saint-Denis d’Orques, kilomètres 211, aux portes de Rennes. Les portes de la Bretagne, avant la mer, avant les vagues, avant la Côte Sauvage.

La Côte Sauvage qui me hante comme des remords infinis de promesses non tenues. Papa, tu avais promis de vivre centenaire, mais tu es si jeune encore. Certes, pour Camille, ta petite-fille, tu as l’âge des petits vieux qui n’ont plus que leurs yeux pour pleurer, quand ils leur restent des larmes après une longue vie de travail et de chagrin, mais je sais qu’il te reste encore de ta jeunesse dans l’humour que tu sais parfois prodiguer, ces saillies mordantes comme les canines d’un chien quand tu veux émoustiller ton interlocuteur. Tu as cette vigueur insoupçonnée des vieux saules secoués par le noroît et qui se redressent sous le soleil pâlot de l’hiver dans le doux balancement de leurs têtes ébouriffées.

Je suis si loin de la Côte Sauvage, si loin de Quiberon, mais mon esprit me joue des tours : je sens déjà les effluves de l’océan qui me chatouille les narines et j’entends le chant criard des mouettes. Tant de souvenirs avec toi hantent ma mémoire. Les promenades interminables au bord des falaises, le vol des cormorans tournoyant dans le vent, les bateaux qui reviennent de Belle-Ile, appelés Bangor et Vindilis et dont tu ne cessais de contempler les allers et retours au Port Maria.

Ces images dans ma tête me redonnent l’envie de te rejoindre et de t’embrasser comme un fils le ferait à son père, et par mes baisers, te redonner cette force qui parfois, te manque, cet éclat dans les yeux qui faisait rire maman, ce sourire qui ponctuait ton rire, ces fossettes qui annonçaient ton sourire.

Sans m’en rendre vraiment compte, j’ai regagné la voiture. Cette langueur qui m’avait surpris, s’est estompée non seulement avec le retour du soleil après la pluie, mais aussi avec ces images qui bercent ma mémoire. Je me sens mieux comme si le soleil de la Bretagne pénétrait ma chair jusqu’au coeur. Soudain, j’ai envie de te serrer très fort contre moi et tous les deux, nous lutterons contre la ronde du temps qui emporte tout sur son passage, ce temps qui file entre tes doigts et que je saurai retenir par l’amour que je te porte. Rien n’est impossible quand on aime. Papa, tiens-toi prêt, je serai bientôt près de toi…

Patrick Bédier, 2020©️